Voter de 1815 à 1870
I. Les monarchies
constitutionnelles et le suffrage censitaire
En 1814, la monarchie est restaurée. Il s’agit d’une monarchie constitutionnelle où
les pouvoirs du roi sont limités par un texte constitutionnel (la Charte). Une
chambre des députés est élue au suffrage
censitaire. En juillet 1830, une
révolution chasse le roi Charles X du pouvoir. Il est remplacé par
Louis-Philippe, un roi plus libéral.
Durant la monarchie de juillet (1830-1848), le nombre
d’électeurs augmente, mais le suffrage reste censitaire. Du 22 au 24 février
1848, les parisiens se soulèvent et le roi abdique.
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Suffrage censitaire : vote réservé aux citoyens qui
paient un impôt eu delà d’un certain seuil, ce qui exclut les citoyens pauvres.
Monarchie constitutionnelle
: régime ou le pouvoir du roi est limité par une Constitution.
II. La IIe
République et le suffrage universel masculin
La IIe République (1848-1851) instaure le suffrage universel
masculin. Le gouvernement rétablit aussi les libertés de presse, de réunion et
d’association nécessaire à la démocratie : cela favorise les débats et permet
aux électeurs d’être mieux renseignés.
Les Français élisent dès avril 1848 une assemblée
constituante puis, en décembre 1848, la première élection présidentielle est
organisée. Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, devient président
de la République. En 1850, craignant le vote du peuple, l’Assemblée rétablit le
suffrage censitaire.
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III. Le vote
durant le Second Empire (1852-1870)
Le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte fait un coup d’Etat.
Il organise ensuite des plébiscites
au suffrage universel masculin pour légitimer ses décisions. C’est ainsi qu’il
rétablit l’Empire en 1852 et prend alors le nom de Napoléon III.
Durant le Second Empire, une chambre des députés (le Corps
législatif) est élue au suffrage universel mais elle a peu de pouvoirs et le
vote est étroitement encadré : le censure est très forte et les candidats
officiels, désignés par le régime sont favorisés lors des campagnes électorales.
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Plébiscite ou référendum : vote où il faut répondre
oui ou non à une question posée.
Campagne électorale : période précédant les élections
durant laquelle les candidats et leurs partis « font campagne » c’est-à-dire
leur promotion.
Coup d’Etat : prise du
pouvoir par la force
La Troisième République
I. L’installation
de la République
A. Une naissance
difficile
Après la défaite de Napoléon III à Sedan les députés
républicains proclament la République le 4 septembre 1870. Les élections à
l’Assemblée nationale sont remportées par les monarchistes, qui choisissent
Thiers comme chef du gouvernement.
La France doit verser une lourde indemnité et doit céder
l’Alsace et le nord de la Lorraine (mai 1871). Puis, Thiers écrase la commune
de Paris lors de la « Semaine sanglante » (22-28 mai 1871).
En 1875, certains se joignent
aux Républicains pour voter les lois qui fixent les institutions de l’Etat
républicain.
B. Les grandes
lois de la République
De 1875 à 1879, conduits par Léon Gambetta et Jules Ferry,
les républicains occupent tous les pouvoirs. Ils gagnent les élections à la
Chambre des députés puis au Sénat. La Marseillaise devient l’hymne national et
le 14 juillet la fête nationale.
En 1881 et 1882 Jules Ferry fait voter les lois scolaires. L’école
publique devient gratuite et laïque et l’instruction obligatoire de 6 à 13 ans.
Les républicains votent aussi des lois qui renforcent la démocratie : liberté
de réunion et de presse (1881) ; élection des maires par les conseils
municipaux (1884) ; autorisation des syndicats (1884).
C. La diffusion de
la culture républicaine
Les communes installent des bustes de Marianne dans les
mairies. La devise « liberté, égalité, fraternité » apparaît au fronton des
mairies. L’école apprend aux jeunes élèves à aimer et servir la France et la
République.
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II. La République
résiste aux crises
A. Les premières
crises (1886-1894)
En 1886, le général Boulanger, ministre de la Guerre,
devient très populaire, mais son discours de revanche contre l’Allemagne
inquiète les républicains. Renvoyé du gouvernement, il est élu député
triomphalement. En 1889, craignant qu’il s’empare du pouvoir, le gouvernement
menace de le faire arrêter et il s’enfuit en Belgique. De 1892 à 1894, des anarchistes commettent des
attentats (assassinat du Président Sadi Carnot en 1894, attentat à la Chambre
des députés).
Pour défendre la République, les républicains votent des
lois qui limitent les libertés en interdisant la propagande et la presse
anarchiste.
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Anarchiste :
révolutionnaire qui pense que la liberté passe par le rejet de toute forme
d’autorité (Etat, Eglise, patrons…)
B. L’affaire
Dreyfus (1898-1906)
En 1894, le capitaine alsacien et juif Alfred Dreyfus est
condamné au bagne pour espionnage au profit de l’Allemagne par un tribunal
militaire. En 1898, l’armée découvre le vrai coupable (Esterhazy) mais
l’acquitte et laisse Dreyfus au bagne. C’est le début de « l’affaire Dreyfus ».
De 1898 à 1906, les Français se divisent en deux camps : les dreyfusards qui
veulent la révision du procès au nom des principes de la République droits de
l’homme, justice…) et les antidreyfusards qui s’y opposent parce qu’ils sont antisémites et parce qu’ils ne
veulent pas affaiblir l’armée. Finalement Dreyfus est gracié par le président
de la République en 1899 et réhabilité en 1906.
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Antisémite: personne qui
rejette, qui hait des juifs.
C. La séparation
des Eglises et de l’Etat
Les républicains radicaux (dreyfusards) remportent les
élections de 1902 puis de 1906. Ils accusent l’Eglise catholique d’avoir été
contre Dreyfus et de s’opposer à la République.
En 1905, les députés votent la
séparation des Eglises et de l’Etat : l’Etat ne versera plus de salaires aux
membres du clergé et il ne s’occupera plus de religion ; mais la loi garantit
en même temps le libre exercice de toutes les religions.
Les conditions féminines au XIXe siècle
I. Un statut
inférieur aux hommes
Le Code civil (1804) établit que la femme, d’abord sous la tutelle du père, passe ensuite
sous celle de son mari. Une fois mariée, elle ne peut étudier, travailler,
disposer de ses biens et de son salaire sans l’autorisation de son époux.
C’est son mari et non elle qui a l’autorité légale sur ses
enfants. Les femmes n’ont pas le droit de vote. En 1848, elles sont exclues du
suffrage universel.
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Tutelle : autorisation qui permet à une personne de
s’occuper d’une personne jugée inapte à le faire.
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II. Les conditions
de vie des femmes
La fonction première donnée à la femme est la maternité. La
société considère qu’elle doit vivre au foyer et s’occuper du ménage et de l’éducation des
enfants. Dans la paysannerie et le monde ouvrier, le travail féminin est
nécessaire à la survie de la famille. Mais à travail égal, elles sont beaucoup
moins payées que les hommes.
En 1850, une première loi oblige les communes à ouvrir une
école de filles (loi Falloux).
En 1880, l’Etat crée les premiers collèges et lycées publics
pour filles. Enfin, en 1881, l’instruction des filles devient comme celle des
garçons obligatoire jusqu’à 13 ans (loi Ferry).
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Ménage : entretien de la
famille.
III. Les
revendications féministes
Lors des révolutions de 1830 et 1848, des femmes participent
aux combats pour les libertés. Mais leurs revendications sont souvent
caricaturées. Sous la IIIe République, des suffragettes comme Hubertine Auclert
réclament le droit de vote des femmes.
Peu à peu, les femmes accèdent à des professions réservées
aux hommes (avocat, médecin) et à des droits nouveaux.
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LIENS VIDEOS:
Une difficile conquête_ voter de 1815 à 1870 :
https://www.youtube.com/watch?v=LrNrks4UDIk
La troisième République les lieux républicains :
https://www.youtube.com/watch?v=d7uiGgqF8Yc
La Commune de Paris :
https://www.youtube.com/watch?v=Zju94b_P5QM
Affaire Dreyfus - Karambolage – ARTE :
https://www.youtube.com/watch?v=OMvo2PX4_l0
La Troisième République :
https://www.youtube.com/watch?v=iRSVCz3y52M
Conditions féminines dans une société en mutation :
https://www.youtube.com/watch?v=fyqKE6umUT0
La Première Guerre Mondiale résumée en 7 minutes :
https://www.youtube.com/watch?v=Yz_qj81-uX8